Elles s'est assise dans la rame. Elle a lentement sorti un à un ses artifices du vendredi soir. Le rouge à lèvres s'est étalé avec délectation, la poudre a volé, le parfum m'a embrumé. Elle a recouvert ses joues du peu de rouge qu'il lui restait sur les doigts.
Elle est devenue peu à peu la fille du vendredi soir, le wagon comme rite de passage vers l'autre vie. La vie de la fille du vendredi soir, la fille aux lèvres rouges, aux pommettes saillantes dans une étrange poésie. Elle a peigné ses cheveux dans ces mouvements qui n'existent plus. Elle a regagné sa vie, ou bien celle de l'autre, comment savoir ?
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